domingo, 29 de enero de 2012

TRIBULACIONES DE UNA CHILENA EN CHINA*

A mi amiga Denise, la conocí gracias a un "chat" de adictos al sudoku. Intercambiamos y seguimos intercambiando tonterías elogiosas sobre nuestra velocidad  mental. Denise es de origen francés pero vive en Chile desde su más tierna infancia. Acaba de mandarme un correo electrónico contándome un episodio durante un viaje por China, el que me ha divertido mucho.

Aquél día Denise se fue de excursión en barco con su marido por el  lago de l'Oeste donde se ubica Hangzhou, la ciudad más admirada por Marco Polo. El comandante anunció, en chino y en inglés, una escala de 20 minutos en cierta isla, una de varias en el recorrido. Puesto que su marido no quiso bajar en ésa, decidió ella dejarlo solo a bordo con su "cartera" y su cámara para así caminar más libremente por el hermoso lugar. Una vez en tierra, miró hacia atrás para mandarle un hola a su marido con un gesto grácil de mano pero se quedó estupefacta viendo la pasarela levantada y el barco alejándose del muelle. " ¡¡¡ Socorroooo, help, mi cartera, mi cámara, mis joyas de la corona, paren enseguida, stop at once, uuuuuh, oooooh!!!", grito saltando y gesticulando hasta que la vio la tripulación que hizo marcha atrás para volver a embarcarla.

Indignada, se metió con el comandante, los stewards y todo el mundo, chillándoles su poca vergüenza de chinos. Los taconazos de sus botas de vaquero del Lejano Oeste sacudieron el barco con fuerza, asustando al mismo diablo, y sus ojos, lanzando llamas, paralizaron  a todos los que se encontraron de paso hasta su cometido. Su marido, muy traspuesto por la actitud de su querida esposa (Denise dice "cobarde"), se retiro discretamente a la cabina como si no la conociese de nada. Cuando ella quiso retomar su sitio sobre el puente, ahí su rabia llegó a su punto de climax : un chino ocupaba su asiento. "Levántese, ande, ande, este es MI sitio. This is my seat. Aúpa, aúpa", grito con gestos adecuados al apoyo. El señor comprendió y se levantó sin más. Entonces fue cuando las mujeres presentes, asiáticas todas, montaron un barullo infernal de gritos, de risas, de aplausos. Denise tuvo que posar para varias fotos en grupo con esas damas que no paraban de admirarla. Y, en un inglés de primaria de colegio, ellas le explicaron que en China una mujer logre hacer levantar a un hombre de un asiento, eso era una proeza tremenda.


Denise, una heroína en China.

Tengo una cuñada, originaria de Shanghai, que me ha contado cosas espeluznantes acerca del machismo chino. Su primer marido, por ejemplo, la hacía andar por la calle detrás de él a un metro de distancia. Cuando se cruzaba con conocidos, ella debía guardar la misma distancia, y nunca era presentada. Quizá un día os cuente cómo, mientras ella preparaba una tesis en química, Mao Tsé Tung la mandó a los arrozales durante dos años, separada de su marido, con un bebé atado en la espalda y otro pequeño a su lado, andando en el agua hasta las rodillas. ¡Ah, qué bonita la revolución cultural !

* Título descaradamente emulado de  Jules Verne

TRIBULATIONS D'UNE CHILIENNE EN CHINE*

Ma copine Denise, je l'ai connue grâce a un "chat" de sudokumanes. Nous échangions et continuons d'échanger des bêtises élogieuses sur notre vélocité mentale. Denise est d'origine française mais vit au Chili depuis sa plus tendre enfance. Elle vient de m'envoyer un courriel me racontant un épisode lors d'un voyage en Chine qui m'a beaucoup amusée.

Ce jour-là, Denise partit en excursion en bateau avec son mari sur le Lac de l'Ouest où se trouve Hang-Tchéou, la ville la plus admirée par Marco Polo. Le capitaine annonça, en chinois et en anglais, une escale de 20 minutes dans une des nombreuses îles sur le parcours. Comme son mari ne voulait pas descendre, elle décida de le laisser seul à bord avec son sac à main et sa caméra pour pouvoir ainsi marcher plus à l'aise sur le beau site. Une fois à terre, elle se retourna vers lui pour lui envoyer un coucou d'un gracieux signe de la main mais resta stupéfaite voyant la passerelle levée et le bateau qui s'éloignait du quai. " Au secours, help, mon sac, ma caméra, arrêtez tout de suite, stop at once, holà ! ", cria-t-elle sautant et gesticulant jusqu'à ce qu'elle fut remarquée par l'équipage qui fit marche arrière pour la rembarquer.

Outrée, elle s'en prit au capitaine, aux stewards, à tout le monde en hurlant leur sans vergogne chinoise. Les coups de talons de ses bottes de cowboy du Far West firent trembler le bateau à en faire peur au diable, et ses yeux, lançant des flammes, paralisèrent tous ceux qui se trouvèrent sur son passage. Son mari, très gêné (Denise dit "couard") par l'attitude de sa femme bien aimée , fila à l'anglaise se cacher en cabine. Quand elle voulut reprendre sa place sur le pont, sa rage atteignit son point culminant : un Chinois occupait sa place. "Levez-vous, allez, allez, ça c'est MA place. This is MY seat. Hop, hop", cria-t-elle avec des gestes adéquats à l'appui. Le monsieur comprit et se leva sans plus. C'est alors que les femmes présentes, toutes asiatiques, montèrent un tohu-bohu infernal de cris, de rires, d'applaudissements. Il fallut que Denise pose pour plusieurs photos de groupe avec ces dames. Et, dans un anglais d'écoliers, elles lui expliquèrent que une femme en Chine réussissent a faire lever un homme d'une place assise, c'était une sacrée prouesse.


Denise une héroïne en Chine.

J'ai une belle-soeur, originaire de Shanghaï, qui m'en a raconté de belles quant au machisme chinois. Son premier mari, par exemple, la faisait marcher dans la rue à un mètre derrière lui. Lorsqu'il y croisait des personnes connues, elle devait garder la même distance et n'était jamais présentée. Peut-être qu'un jour je vous raconterai comment, alors qu'elle préparait une thèse de chimie, Mao Tsé Tung l'envoya travailler dans les rizières pendant deux ans, séparée de son mari, avec un bébé attaché sur le dos et un autre petit à ses côtés, marchant dans l'eau jusqu'aux genoux. Ah, la belle révolution culturelle !

* Titre emprunté, sans gêne, à Jules Verne