miércoles, 16 de febrero de 2011

DÓNDE ESTÁN LOS BOMBEROS

Una serie de explosiones sacudió la casa. Pasado el primer momento de estupor, corrimos a fuera a ver qué pasaba. La droguería-perfumería contigua a la casa de mi hermana estaba en llamas. Todos los sprays y los productos inflamables estallaban como cadenas de petardos, de esos que nunca faltan los días de fiesta en el Levante español. Los mirones ya se habían concentrado en la acera de en frente. Similar a un coro de zarzuela, a cada detonación, clamaban "0h" al unísono.

Primero, naturalmente, hubo que llamar a los bomberos, cuyo cuartel se encontraba a 7 km del pueblo. Nuestras cuatro hijas, de las cuales un bebé de nueve meses, estaban ya en pijama. Hubo que salir rápidamente, pensar en coger abrigos, una manta para el bebé, nuestros bolsos con los papeles ; en fin, no perder los estribos. Una vez fuera, fue mi hermana quien preguntó a la vecina si todos habían podido salir del local a tiempo. ¡ Dios mío, Ana ! grito la mujer. Ana, 14 años, siempre feliz de poder ayudar a su prima en la tienda a pesar de su síndrome de Down, se había refugiado en el patio. Ese patio de una decena de metros cuadrados estaba formado por tres edificios de dos plantas cada uno, sin otro acceso que la puerta trasera de la droguería. Imposible llegar hasta la chica. Todo se quemaba.

Ningún bombero a la vista. Mientras tanto, la policía había llegado. "Podemos intentarlo desde mi terraza" les dijo mi hermana. Subió, pues, con ellos a la planta superior. "Si los hubieras visto, me contó más tarde, daban vueltas, luego se quedaban boquiabiertos, incapaces de hacer algo.". Ella mojó una gran toalla, pensando arrojarla a la chica atrapada, quien aullaba de terror, para protegerla del calor. Entonces, milagro, se acordó de la barandilla de hierro forjado que esperaba su montaje desde largo tiempo, objeto de reprimenda hacia su marido. Propuso a los policías usarla como escalera. Ninguna reacción. Ah bueno, voy yo, decidió ella. Mi querida hermana, tan menuda ella en aquella época, bajó al patio lleno de humo, y, con el peso de Ana y de la toalla mojada sobre la espalda, con una fuerza hercúlea trepó las barras de la barandilla mientras los policías sujetaban esa escalera improvisada contra el muro.

Ningún bombero a la vista. El policía jefe berreaba en su talky-walky : "Pero ¿dónde están los bomberos ?". Yo, por mi parte, ya le había propinado una bofetada terapéutica a mi sobrina mayor, pobrecita mía, quien se había vuelto histérica llamando a su madre " Mamá, mamá, sal, sal".

Llegaron los bomberos, sí, al cabo de una hora. Pidieron permiso para utilizar un punto de agua de la planta superior. Cuando todo acabó, nos prohibieron entrar en la casa hasta el día siguiente. Había peligro a causa del humo, y la pared dilatada por el calor habría podido desmoronarse. Dos familias del vecindario nos acogieron para la noche. Hoy todavía, les estoy agradecida.

Al día siguiente, encontramos la casa inundada. Los bomberos habían  dejado el grifo abierto.

No diré nada más. Bueno, quizás un pequeño detalle : supimos más tarde que en el momento en que recibieron nuestra llamada, los bomberos estaban jugando a las cartas.    

viernes, 11 de febrero de 2011

MAIS OÙ SONT LES POMPIERS

Cette anecdote, je la dédie à Lansky, bien qu'il soit fâché avec moi. Mais, chose promise, chose due.

Une série d'explosions secoua la maison. Le premier instant de stupeur passé, nous courûmes voir dehors ce qui se passait. La droguerie-parfumerie contiguë à la maison de ma soeur était en flammes. Les produits inflammables, les aérosols éclataient comme ces chaînes de pétards qui ne manquent jamais dans le Levant espagnol les jours de fête. Déjà, les badauds s'étaient rassemblés sur le trottoir d'en face. Pareil à un choeur d'opérette, à chaque détonation ils clamaient des "oh" à l'unisson.

La première chose à faire fut, bien sûr, d'appeler les pompiers dont la caserne se trouvait à 7 km du village. Nos quatre enfants, dont un bébé de neuf mois, étaient déjà en pyjama. Il fallut sortir rapidement, penser à prendre des manteaux, une couverture pour le bébé, nos sacs à main avec les papiers ; en fait, garder notre sang-froid. Une fois dehors, c'est ma soeur qui demanda à la voisine si tout le monde avait pu quitter le magasin à temps. Mon Dieu, Ana ! cria la jeune femme. Ana, toujours heureuse de pouvoir aider sa cousine, 14 ans, syndrome de Down, s'était réfugiée dans la cour. Cette cour d'une dizaine de mètres carrés était formée par trois bâtiments de deux niveaux chacun, sans autre accès que la porte arrière de la boutique. Impossible de rejoindre la gamine. Tout brûlait.

Pas de pompier en vue. Entre-temps, la police était arrivée. "On peut essayer depuis ma terrasse", leurs dit ma soeur. Elle monta donc avec eux à l'étage supérieur. "Tu aurais dû voir le spectacle, me raconta-t-elle plus tard, trois flics qui tournaient en rond, puis restaient cois, incapables de faire quoi que ce soit". Elle mouilla une grande serviette de bain, pensant la jeter sur la gamine qui hurlait, pour la protéger de la chaleur insupportable. Alors, miracle, elle se souvint de la balustrade en fer forgé qui attendait son montage depuis fort longtemps ; sujet de reproche envers son mari. Elle proposa aux policiers de s'en servir comme échelle. Aucune réaction. Eh bien, j'y vais, pensa-t-elle. Ma soeur bien aimée, toute menue à l'époque descendit dans la cour enfumée, et avec une force herculéenne, le poids d'Ana et de la serviette mouillée sur le dos, grimpa un par un les échelons de la balustrade pendant que les policiers maintenaient cette échelle improvisée contre le mur.

Pas de pompier en vue. Le policier en chef gueulait de temps en temps dans son walky-talky : " Mais où sont les pompiers ?". Moi, j'avais déjà flanqué une claque thérapeutique à ma nièce aînée, la pauvre chérie, qui piquait une crise d'hystérie appelant sa mère "Maman, maman, sort, sort".

Ils arrivèrent les pompiers, oui, au bout d'une heure. Ils demandèrent la permission d'utiliser un point d'eau à l'étage supérieur. Quand tout fut terminé, ils nous interdirent d'entrer dans la maison jusqu'au lendemain matin. Il y avait danger à cause de la fumée, et la cloison dilatée par la chaleur risquait de s'effondrer. Deux familles du voisinage nous accueillirent pour la nuit. Aujourd'hui encore, je leur en suis reconnaissante.

Le lendemain, nous trouvâmes la maison inondée. Les pompiers avaient laissé le robinet ouvert.

Je n'en dirai pas plus, sauf peut-être un petit détail : nous apprîmes par la suite qu'au moment où ils reçurent notre appel téléphonique, les pompiers étaient en train de jouer aux cartes.